La solitude est une réalité pour une personne sur dix dans notre société contemporaine, et les données récentes ne font que confirmer cette tendance inquiétante.
Selon une étude de la Fondation de France, menée par la chercheuse Séverine Dessajan du Cerlis, une personne est considérée comme isolée lorsqu’elle n’a pas de contact physique avec les membres de cinq réseaux qui font partie de sa vie : le travail, la famille, les relations amicales ou professionnelles, et le milieu associatif.
Ces résultats révèlent une réalité alarmante : en 2023, 12 % des Français se trouvaient dans une situation d’isolement total.
Et le sentiment de solitude est également en augmentation. En réalité, une personne sur cinq déclare se sentir régulièrement seule, soit 21 %.
Ce qui est alarmant, ce sont les conséquences de ce sentiment de solitude : 83 % de ces personnes ressentent une souffrance liée à leur situation. Elle peut se traduire par des ennuis de santé, du stress, des troubles psychologiques, …
Il semblerait que notre société de consommation favorise la solitude et même le sentiment de solitude.
Pourquoi ?
Parce que la vie est individualisée, plus qu’à une époque où il fallait se rencontrer, se voir, échanger en direct et en réel pour organiser quelque chose et pour coopérer dans un projet.
Aujourd’hui, nos outils de communication « super-performants », permanents, ininterrompus, nous amènent à collaborer par écran interposé, évitent les échanges humains directs.
En somme, malgré la connectivité offerte par le numérique, de plus en plus de personnes se sentent isolées.
L’étude met aussi en lumière une tendance particulière : la solitude est plus marquée en été qu’en hiver, en particulier chez les jeunes.
C’est un constat : 45 % des jeunes se sentent seuls en été, contre 25 % en hiver. Parce que le fait de rompre le lien lié à la scolarité éloigne nos jeunes de leurs amis et de leurs contacts, et que le manque de moyens ou de disponibilité des parents pour partir en vacances les isolent le temps de l’été. Mais parfois, les conséquences sont fortes et prégnantes à la rentrée et le mal-être est installé.
Alors, comment lutter contre la solitude ?
L’une des préconisations forte est de restaurer le lien social.
Pour cela, le milieu associatif est à préserver car il est un lieu propice à construire ensemble et il inspire un sentiment d’appartenance car les valeurs et les objectifs sont partagés.
Aussi, les marchés où l’on rencontre un commerçant ambulant mais aussi des visages connus du quartier ou du village et enfin, les parcs ou lieux publics.
Toutes initiatives qui permettent les interactions sociales, que ce soit des lieux de travail ou des espaces publics, une fête de village ou une animation sur la voie publique… tout est solution finalement. L’idée est de privilégier les contacts humains réels et qui assurent des interactions.
Idéalement, il faut favoriser un sentiment d’appartenance et de connexion.
Alors, chacun à son niveau peut agir. Un simple sourire dans un supermarché, une attitude qui prend en considération une personne qui se sent seule peut changer sa journée, son quotidien.
Nous avons tous un rôle à jouer.